Devaux Thomas
Etres en mouvement, images éclatées, nuancier sans couleurs.
Eléments démembrés, déchirés, arrachés à d’autres corps ; composition et recomposition de flux et d’énergies en un nouveau rythme; le mien, le leur.
Ces personnages sont constitués de visages, de mains, d’épaules qui ne leurs appartiennent pas.
Leurs corps se composent de courbes relogées, de membres remaniés, rien n’est vraiment à sa place, mais tout fonctionne, l’énergie y circule.
Ce sont des compressions, des sculptures constituées de reste d’humanité.
Le spectre des anciens corps est présent, il est ici constitutif.
C’est la mémoire des corps passés, ils parlent encore, ils résonnent.
Chaque partie de l’oeuvre apparente ou non est essentielle pour en comprendre l’essence.
Ils ressemblent à des anges, des dieux, des sages, mais tous portent en eux, une sorte de fardeau, de mélancolie, de difficulté à gérer leurs éléments fondateurs, à assumer leur caractère sacré, d’êtres « éveillés », à gérer l’énergie de ces anciens corps, à accepter la déchirure.
Cette déchirure fondatrice.
Le corps est explosé , mis en question : sa légitime appartenance au sujet est remise en cause ;
-Notre corps nous appartient-il?
-Sommes nous ou avons nous un corps ?
